Cantique d'Asaph. Pourquoi, ô Dieu! rejettes-tu pour toujours? Pourquoi t'irrites-tu contre le troupeau de ton pâturage?

Tu as fendu la mer par ta puissance, Tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux;

Tu as écrasé la tête du crocodile, Tu l'as donné pour nourriture au peuple du désert.

A toi est le jour, à toi est la nuit; Tu as créé la lumière et le soleil.

Dieu est mon roi dès les temps anciens, Lui qui opère des délivrances au milieu de la terre.

Nous ne voyons plus nos signes; Il n'y a plus de prophète, Et personne parmi nous qui sache jusqu'à quand...

Souviens-toi de ton peuple que tu as acquis autrefois, Que tu as racheté comme la tribu de ton héritage! Souviens-toi de la montagne de Sion, où tu faisais ta résidence;

Souviens-toi que l'ennemi outrage l'Éternel, Et qu'un peuple insensé méprise ton nom!

Jusqu'à quand, ô Dieu! l'oppresseur outragera-t-il, L'ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom?

Ils disaient en leur coeur: Traitons-les tous avec violence! Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints.

Tu as fixé toutes les limites de la terre, Tu as établi l'été et l'hiver.

Tu as fait jaillir des sources et des torrents. Tu as mis à sec des fleuves qui ne tarissent point.

Ils ont mis le feu à ton sanctuaire; Ils ont abattu, profané la demeure de ton nom.

Porte tes pas vers ces lieux constamment dévastés! L'ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire.

Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, N'oublie pas à toujours la vie de tes malheureux!

Lève-toi, ô Dieu! défends ta cause! Souviens-toi des outrages que te fait chaque jour l'insensé!

Aie égard à l'alliance! Car les lieux sombres du pays sont pleins de repaires de brigands.

Que l'opprimé ne retourne pas confus! Que le malheureux et le pauvre célèbrent ton nom!

Pourquoi retires-tu ta main et ta droite? Sors-la de ton sein! détruis!

Tes adversaires ont rugi au milieu de ton temple; Ils ont établi pour signes leurs signes.

On les a vus, pareils à celui qui lève La cognée dans une épaisse forêt;

Et bientôt ils ont brisé toutes les sculptures, A coups de haches et de marteaux.

N'oublie pas les clameurs de tes adversaires, Le tumulte sans cesse croissant de ceux qui s'élèvent contre toi!