Voici, il me tuera; je n'ai rien à espérer; Mais devant lui je défendrai ma conduite.

Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents? J'exposerai plutôt ma vie.

Cela même peut servir à mon salut, Car un impie n'ose paraître en sa présence.

Me voici prêt à plaider ma cause; Je sais que j'ai raison.

Écoutez, écoutez mes paroles, Prêtez l'oreille à ce que je vais dire.

Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés? Fais-moi connaître mes transgressions et mes péchés.

Retire ta main de dessus moi, Et que tes terreurs ne me troublent plus.

Seulement, accorde-moi deux choses Et je ne me cacherai pas de loin de ta face:

Quelqu'un disputera-t-il contre moi? Alors je me tais, et je veux mourir.

Puis appelle, et je répondrai, Ou si je parle, réponds-moi!

Pourquoi m'infliger d'amères souffrances, Me punir pour des fautes de jeunesse?

Quand mon corps tombe en pourriture, Comme un vêtement que dévore la teigne?

Veux-tu frapper une feuille agitée? Veux-tu poursuivre une paille desséchée?

Pourquoi mettre mes pieds dans les ceps, Surveiller tous mes mouvements, Tracer une limite à mes pas,

Pourquoi caches-tu ton visage, Et me prends-tu pour ton ennemi?

Car vous, vous n'imaginez que des faussetés, Vous êtes tous des médecins de néant.

Voici, mon oeil a vu tout cela, Mon oreille l'a entendu et y a pris garde.

Direz-vous en faveur de Dieu ce qui est injuste, Et pour le soutenir alléguerez-vous des faussetés?

S'il vous sonde, vous approuvera-t-il? Ou le tromperez-vous comme on trompe un homme?

Mais je veux parler au Tout Puissant, Je veux plaider ma cause devant Dieu;

Ce que vous savez, je le sais aussi, Je ne vous suis point inférieur.

Que n'avez-vous gardé le silence? Vous auriez passé pour avoir de la sagesse.

Taisez-vous, laissez-moi, je veux parler! Il m'en arrivera ce qu'il pourra.

Voulez-vous avoir égard à sa personne? Voulez-vous plaider pour Dieu?

Certainement il vous condamnera, Si vous n'agissez en secret que par égard pour sa personne.

Vos sentences sont des sentences de cendre, Vos retranchements sont des retranchements de boue.

Écoutez, je vous prie, ma défense, Et soyez attentifs à la réplique de mes lèvres.

Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas? Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous?