Mais je sais que mon Rédempteur est vivant, Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre.

Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair; Il ne me reste que la peau des dents.

Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis! Car la main de Dieu m'a frappé.

Pourquoi me poursuivre comme Dieu me poursuit? Pourquoi vous montrer insatiables de ma chair?

Je voudrais qu'avec un burin de fer et avec du plomb Elles fussent pour toujours gravées dans le roc...

Je le verrai, et il me sera favorable; Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre; Mon âme languit d'attente au dedans de moi.

Vous direz alors: Pourquoi le poursuivions-nous? Car la justice de ma cause sera reconnue.

Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu.

Craignez pour vous le glaive: Les châtiments par le glaive sont terribles! Et sachez qu'il y a un jugement.

Job prit la parole et dit:

Oh! je voudrais que mes paroles fussent écrites, Qu'elles fussent écrites dans un livre;

Jusques à quand affligerez-vous mon âme, Et m'écraserez-vous de vos discours?

Ceux que j'avais pour confidents m'ont en horreur, Ceux que j'aimais se sont tournés contre moi.

Il m'a brisé de toutes parts, et je m'en vais; Il a arraché mon espérance comme un arbre.

Il a éloigné de moi mes frères, Et mes amis se sont détournés de moi;

Si réellement j'ai péché, Seul j'en suis responsable.

Ses troupes se sont de concert mises en marche, Elles se sont frayé leur chemin jusqu'à moi, Elles ont campées autour de ma tente.

Je suis abandonné de mes proches, Je suis oublié de mes intimes.

Il m'a dépouillé de ma gloire, Il a enlevé la couronne de ma tête.

Pensez-vous me traiter avec hauteur? Pensez-vous démontrer que je suis coupable?

Voici, je crie à la violence, et nul ne répond; J'implore justice, et point de justice!

Mon humeur est à charge à ma femme, Et ma plainte aux fils de mes entrailles.

Sachez alors que c'est Dieu qui me poursuit, Et qui m'enveloppe de son filet.

Voilà dix fois que vous m'outragez; N'avez-vous pas honte de m'étourdir ainsi?

Il m'a fermé toute issue, et je ne puis passer; Il a répandu des ténèbres sur mes sentiers.

Je suis un étranger pour mes serviteurs et mes servantes, Je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu.

Je suis méprisé même par des enfants; Si je me lève, je reçois leurs insultes.

J'appelle mon serviteur, et il ne répond pas; Je le supplie de ma bouche, et c'est en vain.

Il s'est enflammé de colère contre moi, Il m'a traité comme l'un de ses ennemis.