Qu'il continue donc à être éprouvé, Puisqu'il répond comme font les méchants!

Job parle sans intelligence, Et ses discours manquent de raison.

Car il ajoute à ses fautes de nouveaux péchés; Il bat des mains au milieu de nous, Il multiplie ses paroles contre Dieu.

S'il ne pensait qu'à lui-même, S'il retirait à lui son esprit et son souffle,

Écoutez-moi donc, hommes de sens! Loin de Dieu l'injustice, Loin du Tout Puissant l'iniquité!

Car Dieu voit la conduite de tous, Il a les regards sur les pas de chacun.

> Élihu reprit et dit:

Car l'oreille discerne les paroles, Comme le palais savoure les aliments.

Qui n'a point égard à l'apparence des grands Et ne distingue pas le riche du pauvre, Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains?

Toute chair périrait soudain, Et l'homme rentrerait dans la poussière.

Non certes, Dieu ne commet pas l'iniquité; Le Tout Puissant ne viole pas la justice.

Il rend à l'homme selon ses oeuvres, Il rétribue chacun selon ses voies.

S'il donne le repos, qui répandra le trouble? S'il cache sa face, qui pourra le voir? Il traite à l'égal soit une nation, soit un homme,

Il n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort, Où puissent se cacher ceux qui commettent l'iniquité.

Il brise les grands sans information, Et il met d'autres à leur place;

Car a-t-il jamais dit à Dieu: J'ai été châtié, je ne pécherai plus;

Montre-moi ce que je ne vois pas; Si j'ai commis des injustices, je n'en commettrai plus?

En un instant, ils perdent la vie; Au milieu de la nuit, un peuple chancelle et périt; Le puissant disparaît, sans la main d'aucun homme.

Qui proclame la méchanceté des rois Et l'iniquité des princes,

Sages, écoutez mes discours! Vous qui êtes intelligents, prêtez-moi l'oreille!

Y a-t-il un homme semblable à Job, Buvant la raillerie comme l'eau,

Car il a dit: Il est inutile à l'homme De mettre son plaisir en Dieu.

Un ennemi de la justice régnerait-il? Et condamneras-tu le juste, le puissant,

Ils ont fait monter à Dieu le cri du pauvre, Ils l'ont rendu attentif aux cris des malheureux.

Qui l'a chargé de gouverner la terre? Qui a confié l'univers à ses soins?

Job dit: Je suis innocent, Et Dieu me refuse justice;

J'ai raison, et je passe pour menteur; Ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché.

Dieu n'a pas besoin d'observer longtemps, Pour qu'un homme entre en jugement avec lui;

Choisissons ce qui est juste, Voyons entre nous ce qui est bon.

Marchant en société de ceux qui font le mal, Cheminant de pair avec les impies?

Afin que l'impie ne domine plus, Et qu'il ne soit plus un piège pour le peuple.

Car il connaît leurs oeuvres. Ils les renverse de nuit, et ils sont écrasés;

Les hommes de sens seront de mon avis, Le sage qui m'écoute pensera comme moi.

Il les frappe comme des impies, A la face de tous les regards.

Est-ce d'après toi que Dieu rendra la justice? C'est toi qui rejettes, qui choisis, mais non pas moi; Ce que tu sais, dis-le donc!

En se détournant de lui, En abandonnant toutes ses voies,

Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, Prête l'oreille au son de mes paroles!