'Ma' dans la Bible

et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L'Éternel a donné, et l'Éternel a ôté; que le nom de l'Éternel soit béni!

Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles?

Mes soupirs sont ma nourriture, Et mes cris se répandent comme l'eau.

Pour moi, j'aurais recours à Dieu, Et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause.

Oh! s'il était possible de peser ma douleur, Et si toutes mes calamités étaient sur la balance,

Ce que je voudrais ne pas toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle!

Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine?

Ma force est-elle une force de pierre? Mon corps est-il d'airain?

Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens,

Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal?

Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.

Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.

C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.

Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,

Je les méprise!... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.

Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive?

Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque, Je ne croirais pas qu'il eût écouté ma voix,

Suis-je juste, ma bouche me condamnera; Suis-je innocent, il me déclarera coupable.

Si je dis: Je veux oublier mes souffrances, Laisser ma tristesse, reprendre courage,

Mon âme est dégoûtée de la vie! Je donnerai cours à ma plainte, Je parlerai dans l'amertume de mon âme.

Suis-je coupable, malheur à moi! Suis-je innocent, je n'ose lever la tête, Rassasié de honte et absorbé dans ma misère.

Pourquoi m'as-tu fait sortir du sein de ma mère? Je serais mort, et aucun oeil ne m'aurait vu;

Je serais comme si je n'eusse pas existé, Et j'aurais passé du ventre de ma mère au sépulcre.

Tu dis: Ma manière de voir est juste, Et je suis pur à tes yeux.

Mais je veux parler au Tout Puissant, Je veux plaider ma cause devant Dieu;

Écoutez, je vous prie, ma défense, Et soyez attentifs à la réplique de mes lèvres.

Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents? J'exposerai plutôt ma vie.

Voici, il me tuera; je n'ai rien à espérer; Mais devant lui je défendrai ma conduite.

Me voici prêt à plaider ma cause; Je sais que j'ai raison.

Mes transgressions sont scellées en un faisceau, Et tu imagines des iniquités à ma charge.

Moi aussi, je pourrais parler comme vous, Si vous étiez à ma place: Je vous accablerais de paroles, Je secouerais sur vous la tête,

Maintenant, hélas! il m'a épuisé... Tu as ravagé toute ma maison;

Tu m'as saisi, pour témoigner contre moi; Ma maigreur se lève, et m'accuse en face.

Ses traits m'environnent de toutes parts; Il me perce les reins sans pitié, Il répand ma bile sur la terre.

J'ai cousu un sac sur ma peau; J'ai roulé ma tête dans la poussière.

Je n'ai pourtant commis aucune violence, Et ma prière fut toujours pure.

Sois auprès de toi-même ma caution; Autrement, qui répondrait pour moi?

Il m'a rendu la fable des peuples, Et ma personne est un objet de mépris.

C'est le séjour des morts que j'attends pour demeure, C'est dans les ténèbres que je dresserai ma couche;

Je crie à la fosse: Tu es mon père! Et aux vers: Vous êtes ma mère et ma soeur!

Il m'a dépouillé de ma gloire, Il a enlevé la couronne de ma tête.

Ses troupes se sont de concert mises en marche, Elles se sont frayé leur chemin jusqu'à moi, Elles ont campées autour de ma tente.

J'appelle mon serviteur, et il ne répond pas; Je le supplie de ma bouche, et c'est en vain.

Mon humeur est à charge à ma femme, Et ma plainte aux fils de mes entrailles.

Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair; Il ne me reste que la peau des dents.

Pourquoi me poursuivre comme Dieu me poursuit? Pourquoi vous montrer insatiables de ma chair?

Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu.

Vous direz alors: Pourquoi le poursuivions-nous? Car la justice de ma cause sera reconnue.

Est-ce contre un homme que se dirige ma plainte? Et pourquoi mon âme ne serait-elle pas impatiente?

Maintenant encore ma plainte est une révolte, Mais la souffrance étouffe mes soupirs.

Je plaiderais ma cause devant lui, Je remplirais ma bouche d'arguments,

Je n'ai pas abandonné les commandements de ses lèvres; J'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche.

Aussi longtemps que j'aurai ma respiration, Et que le souffle de Dieu sera dans mes narines,

Mes lèvres ne prononceront rien d'injuste, Ma langue ne dira rien de faux.

Quand sa lampe brillait sur ma tête, Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres!

Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, Où Dieu veillait en ami sur ma tente,

Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, J'avais ma droiture pour manteau et pour turban.

Ma gloire reverdira sans cesse, Et mon arc rajeunira dans ma main.

Après mes discours, nul ne répliquait, Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée;

Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine;

Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte, Eux à qui personne ne viendrait en aide;

Les terreurs m'assiègent; Ma gloire est emportée comme par le vent, Mon bonheur a passé comme un nuage.

Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique.

Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se dessèchent.

Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.

Que ma femme tourne la meule pour un autre, Et que d'autres la déshonorent!

C'est un feu qui dévore jusqu'à la ruine, Et qui aurait détruit toute ma richesse.

Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante Lorsqu'ils étaient en contestation avec moi,

Celui qui m'a créé dans le ventre de ma mère ne l'a-t-il pas créé? Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel?

Moi qui l'ai dès ma jeunesse élevé comme un père, Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve;

Si j'ai mis dans l'or ma confiance, Si j'ai dit à l'or: Tu es mon espoir;

Et si mon coeur s'est laissé séduire en secret, Si ma main s'est portée sur ma bouche;

Moi qui n'ai pas permis à ma langue de pécher, De demander sa mort avec imprécation;

Si les gens de ma tente ne disaient pas: Où est celui qui n'a pas été rassasié de sa viande?

Si l'étranger passait la nuit dehors, Si je n'ouvrais pas ma porte au voyageur;

Parce que j'avais peur de la multitude, Parce que je craignais le mépris des familles, Me tenant à l'écart et n'osant franchir ma porte...

Oh! qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute? Voilà ma défense toute signée: Que le Tout Puissant me réponde! Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire?

Si ma terre crie contre moi, Et que ses sillons versent des larmes;

Voilà pourquoi je dis: Écoute! Moi aussi, j'exposerai ma pensée.

Voici, j'ouvre la bouche, Ma langue se remue dans mon palais.

Dieu a délivré mon âme pour qu'elle n'entrât pas dans la fosse, Et ma vie s'épanouit à la lumière!

J'ai raison, et je passe pour menteur; Ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché.

Quand je lui imposai ma loi, Et que je lui mis des barrières et des portes;

Voici, je suis trop peu de chose; que te répliquerais-je? Je mets la main sur ma bouche.

Anéantiras-tu jusqu'à ma justice? Me condamneras-tu pour te donner droit?

Après que l'Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job.