4987 occurences en traduction 1

'Je' dans la Bible

Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des mamelles pour m'allaiter?

Je serais couché maintenant, je serais tranquille, Je dormirais, je reposerais,

Ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché, Comme des enfants qui n'ont pas vu la lumière.

Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive; Ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint.

Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, Et le trouble s'est emparé de moi.

Ce que je voudrais ne pas toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle!

Il me restera du moins une consolation, Une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint.

Ne suis-je pas sans ressource, Et le salut n'est-il pas loin de moi?

Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens,

Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.

L'oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.

C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.

Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,

Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits? Pourquoi me rendre à charge à moi-même?

Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité? Car je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus.

L'arrache-t-on du lieu qu'il occupe, Ce lieu le renie: Je ne t'ai point connu!

Voici, il passe près de moi, et je ne le vois pas, Il s'en va, et je ne l'aperçois pas.

Quand je serais juste, je ne répondrais pas; Je ne puis qu'implorer mon juge.

Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque, Je ne croirais pas qu'il eût écouté ma voix,

Suis-je juste, ma bouche me condamnera; Suis-je innocent, il me déclarera coupable.

Innocent! Je le suis; mais je ne tiens pas à la vie, Je méprise mon existence.

Si je dis: Je veux oublier mes souffrances, Laisser ma tristesse, reprendre courage,

Je suis effrayé de toutes mes douleurs. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent.

Je serai jugé coupable; Pourquoi me fatiguer en vain?

Alors je parlerai et je ne le craindrai pas. Autrement, je ne suis point à moi-même.

Sachant bien que je ne suis pas coupable, Et que nul ne peut me délivrer de ta main?

Voici néanmoins ce que tu cachais dans ton coeur, Voici, je le sais, ce que tu as résolu en toi-même.

Suis-je coupable, malheur à moi! Suis-je innocent, je n'ose lever la tête, Rassasié de honte et absorbé dans ma misère.

Je serais comme si je n'eusse pas existé, Et j'aurais passé du ventre de ma mère au sépulcre.

Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre? Qu'il me laisse, Qu'il se retire de moi, et que je respire un peu,

Avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, Dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort,

Tu dis: Ma manière de voir est juste, Et je suis pur à tes yeux.

J'ai tout aussi bien que vous de l'intelligence, moi, Je ne vous suis point inférieur; Et qui ne sait les choses que vous dites?

Je suis pour mes amis un objet de raillerie, Quand j'implore le secours de Dieu; Le juste, l'innocent, un objet de raillerie!

Mais je veux parler au Tout Puissant, Je veux plaider ma cause devant Dieu;

Écoutez, je vous prie, ma défense, Et soyez attentifs à la réplique de mes lèvres.

Taisez-vous, laissez-moi, je veux parler! Il m'en arrivera ce qu'il pourra.

Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents? J'exposerai plutôt ma vie.

Écoutez, écoutez mes paroles, Prêtez l'oreille à ce que je vais dire.

Me voici prêt à plaider ma cause; Je sais que j'ai raison.

Quelqu'un disputera-t-il contre moi? Alors je me tais, et je veux mourir.

Seulement, accorde-moi deux choses Et je ne me cacherai pas de loin de ta face:

Puis appelle, et je répondrai, Ou si je parle, réponds-moi!

Tu appellerais alors, et je te répondrais, Tu languirais après l'ouvrage de tes mains.

Je vais te parler, écoute-moi! Je raconterai ce que j'ai vu,

Moi aussi, je pourrais parler comme vous, Si vous étiez à ma place: Je vous accablerais de paroles, Je secouerais sur vous la tête,

Si je parle, mes souffrances ne seront point calmées, Si je me tais, en quoi seront-elles moindres?

Je n'ai pourtant commis aucune violence, Et ma prière fut toujours pure.

Car le nombre de mes années touche à son terme, Et je m'en irai par un sentier d'où je ne reviendrai pas.

Je suis environné de moqueurs, Et mon oeil doit contempler leurs insultes.

Mais vous tous, revenez à vos mêmes discours, Et je ne trouverai pas un sage parmi vous.

C'est le séjour des morts que j'attends pour demeure, C'est dans les ténèbres que je dresserai ma couche;

Je crie à la fosse: Tu es mon père! Et aux vers: Vous êtes ma mère et ma soeur!

Pensez-vous me traiter avec hauteur? Pensez-vous démontrer que je suis coupable?

Il m'a brisé de toutes parts, et je m'en vais; Il a arraché mon espérance comme un arbre.

Je suis un étranger pour mes serviteurs et mes servantes, Je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu.

J'appelle mon serviteur, et il ne répond pas; Je le supplie de ma bouche, et c'est en vain.

Oh! je voudrais que mes paroles fussent écrites, Qu'elles fussent écrites dans un livre;

Je voudrais qu'avec un burin de fer et avec du plomb Elles fussent pour toujours gravées dans le roc...

Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu.

Je le verrai, et il me sera favorable; Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre; Mon âme languit d'attente au dedans de moi.

Laissez-moi parler, je vous prie; Et, quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer.

Oh! si je savais où le trouver, Si je pouvais arriver jusqu'à son trône,

Je plaiderais ma cause devant lui, Je remplirais ma bouche d'arguments,

Je connaîtrais ce qu'il peut avoir à répondre, Je verrais ce qu'il peut avoir à me dire.

Ce serait un homme droit qui plaiderait avec lui, Et je serais pour toujours absous par mon juge.

Mais, si je vais à l'orient, il n'y est pas; Si je vais à l'occident, je ne le trouve pas;

Est-il occupé au nord, je ne puis le voir; Se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir.

Mon pied s'est attaché à ses pas; J'ai gardé sa voie, et je ne m'en suis point détourné.

Car ce ne sont pas les ténèbres qui m'anéantissent, Ce n'est pas l'obscurité dont je suis couvert.

Loin de moi la pensée de vous donner raison! Jusqu'à mon dernier soupir je défendrai mon innocence;

Je vous enseignerai les voies de Dieu, Je ne vous cacherai pas les desseins du Tout Puissant.

Oh! que ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait,

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